Belle journée, belle rencontre

J'ouvris les yeux. Le soleil n'était pas encore levé mais pourtant moi je l'étais. Je me retournais sur mon lit et aperçut Houx, lui, il dormait. Je ne voulais pas le réveiller. Je m'étendis sur mon lit, les mains placés derrière la nuque, fixant le plafond de mes yeux presque noirs. Aujourd'hui c'est samedi, on a pas cours le samedi, j'aime bien. Je ferme les yeux et repense à toute ma vie. Elle est bien compliquée. Mes sentiments envers mes parents adoptifs sont forts, mais mes vrais parents, ceux que nous avons croisé il y a des mois, l'homme à la cape, la femme aux cheveux splendides, je les garde dans mon cœur, il me sont aussi précieux que la plus rare des pierres. Une larme roule sur ma joue. Moi pleurer ? C'est bien la première fois que ça m'arrive. Tombée sur le bord de mon drap, la larme se cristalise. Je la regarde, petite larme givrée au creux de ma paume. Je referme les doigts, elle se brise. C'est comme ça que je la vois, je veux dire ma vie, aussi éphémère qu'une goutte d'eau, mais utile, c'est à partir de gouttes d'eaux que l'océan se forme non ?

Un envie me prend. Vous savez le genre d'envie à laquelle vous ne pouvez résister ? Bah une de ces envies là oui. Je me lève doucement de mon lit et va m'accroupir au chevet de mon frère. Rhha, j'ai tellement envie de léviter au dessus de son lit et de hurler Bouh, ou Debout les gars, ou juste Houx ! Je le fixe de mes yeux marines, on se ressemble vraiment. Mis à part nos cheveux et nos yeux nous sommes identiques, de vraies copie conformes. Bon, je le réveille ou pas ? Donc si je le réveille comme ça, ou alors il va bien le prendre et rigoler, ce qui est bien de notre caractère, ou alors je l'aurais fait se lever du pied gauche, et à ce moment là il me boudera toute la journée ou cherchera à se venger d'une quelconque manière. Et nos vengeances, ne sont pas des moindres. Bon, après maintes réflexion sur comment le réveiller je me dis que je ferais ça demain. Oh un dimanche matin, le jour de la grasse matinée, parfait. Je suis machiavélique que je m'en étonne moi même tiens !

Après être retourné dans mon lit, je me suis rendue compte que le temps avait bien passé et que j'avais même dû m'assoupir au pied de son lit car le soleil pointait déjà le bout de son nez à travers les volets de bois et que mes draps de satin étaient froids. Ma chaleur corporelle s'était dissipée. Bon, je vais pas me plaindre, après tout, je suis la glace non enfin, tout ce qui touche à l'eau, qui est humide et/ou froid est dans mes capacités. Parfois j'envie Houx, lui au moins s'il a froid il peut se réchauffer puisqu'il a tout ce qui touche au feu et à la chaleur. Mais je crois que je suis plutôt bien formé, non sérieux, je n'ai froid qu'a de très basses température, ça doit être lié à mon pouvoir. D'ailleurs faudra que je demande à Houx à quelle température il commence à crever de chaud, je pourrais faire des tests.

Je sais pas combien de temps je viens d'attendre mais j'aurais peut être du balancer mon oreiller à la tête de ce gros dormeur de Houx. C'est pourquoi, lorsque celui-ci s'éveille enfin, je ne peux m'empêcher de lui dire :

"-Bien dormit la marmotte, allez viens on descend."

En deux temps trois mouvements je sors des fringues de mon placard, enfin, ils sortent de mon placard et deux gentilles lianes me les apportent plutôt. Et oui la flemmardise je sais, ça tue. Les parents sont déjà partis aux champs. Décidément, 14 ans que je vis ici, c'est pareil tout les week end. Eux, ils connaissent pas le week end, c'est pourquoi c'est toujours levé quatre heures du mat, préparation du pain, petit déjeuner, sept heures les champs. Mais ils oublient que nous on est là, résultat il y a plus de pain comme d'hab. Génial, je sens que je vais encore devoir aller à la boulangerie ce matin si je veux manger. Bon, j'attends Houx cette fois il me fer pas le coup du je suis sous la douche sinon c'est moi qui le douche.

Je l'attends sur le pas de la porte, les pièces teintant dans ma poche de veste. Je me sens riche, bon ok je n'ai que deux euros pour acheter des baguettes mais se sentir en possession de pièces qui s'entrechoquent ça m'a toujours fait plaisir. Je ne suis pas avare par contre, l'argent ne m'intéresse pas, ou presque pas... Bon il se dépêche là ouhou Houx tu te remue l'arrière train ? Je commence à marcher le long de l'allée en terre recouverte de caillasse de toutes les tailles et de toutes les couleurs. C'est ça la diversité, c'est pas je mets les uns d'un côtés les autres de l'autre, non, je mets tout le monde ensemble dans un même tas, dans un même monde. On devrait apprendre à faire ça nous les humains, enfin nous les, les, nous quoi. On devrait pas faire de différence entre les classes sociales, les rois, les reines, les princes, les servants, les paysans, tout, tout cela ne devrait pas être. Plus être. Enfin Houx me rejoint, il en a mis du temps dites moi, j'ai fait presque la moitié du chemin, perdu dans mes pensées, et en trainant des pieds qui plus est.

"-Alors Houx, on fera quoi comme bordel aujourd'hui ?"

Bon ok j'avoue j'ai pris assez d'argent pour nous nourrir toute la journée. Depuis le début je ne compte pas retourner à la maison en fait. Je savais qu'on irait faire du bordel partout, et ensuite manger un bout à la boulangerie, avant d'acheter le pain et de rentrer pour ce soir 17heures au plus tard. Je prévois tout oui je sais. Enfin pour aujourd'hui, il y a un truc que j'avais pas pû prévoir, sauf si j'avais lu dans les boules de cristal. Mais je lis pas l'avenir, et je trouve ça affreux de connaitre le sort des autres avant que les dés ne soient jetés. On peut toujours changer un destin, toujours.

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